Tchuja, le gai luron qui chérissait sa chevelure

IMG_2976.jpg

Feu qui crépite dans le poêle – Tchuja au petit dèj – avec sa petite fille – départ en moto musique à fond

J’ai rencontré Tchuja un jour de pluie alors que nous cherchions un endroit sec pour planter notre tente à l’abri. Tchuja habite un tout petit village dans l’ouest du Sichuan en Chine et qui s’appelle Naiganduo. Ce village se situe dans une vallée aux pieds des montagnes dans la chaîne de l’Himalaya. Tchuja est un jeune fermier tibétain de 26 ans. Il possède 8 chevaux et cultive l’orge, céréale très consommée localement et qui entre dans la préparation notamment du thé au beurre salé. Et justement, la moisson va bientôt commencer. Tchuja répare avec attention une espèce de rotofil à lame. Il doit s’assurer que tout est en état de marche. C’est l’outil qui sert à couper l’orge, le reste se faisant à la main. Les amis arrivent petit à petit pour venir aider Tchuja à moissonner le lendemain dès l’aube. Et des amis, il ne semble pas en manquer. C’est un gai luron qui aime faire la fête et rire de tout. Un crapaud trouvé dans les champs et hop, on s’amuse ! Vidéos à l’appui, il est fier de nous montrer ses pitreries : il pousse la chansonnette à table, ou encore fait le pitre déguisé lors d’une fête de village avec le couvercle de la casserole en guise de bouclier. La porte de chez Tchuja semble toujours ouverte et tous apprécient se retrouver dans la grande salle commune. Comme beaucoup de tibétains, le grand et mince Tchuja accorde de l’importance à son look. Sa longue chevelure ondulée brillante, noire de jais, est l’objet de toute son attention. Il la peigne soigneusement chaque matin devant son petit miroir. Les cheveux longs, il n’a pas choisi la coiffure traditionnelle tibétaine (une sorte de turban rouge) ni les coupes courtes avec des mèches surdimensionnées comme l’on ses plus jeunes amis. Les cheveux au vent, le voilà parti en chevauchant sa moto, une Honda customisée. C’est son seul véhicule et le plus adéquat dans les chemins de montagne. Zéro au compteur. C’est un bon bricoleur ! A l’arrière, une grosse enceinte qui crache de la musique tibétaine au démarrage. Il aime la musique. D’ailleurs, la soirée festive avant la moisson sera une autre occasion d’aller danser avec ses amis.

Tchuja, malgré ses 26 ans, a déjà une belle famille. Une jolie femme du même âge, et trois filles, dont la dernière a deux ans. Il lui fredonne une chanson pour adoucir ses pleurs du matin. Les deux premières sont plus grandes. Elles restent en pension pour pouvoir aller à l’école, loin du village isolé. Sa belle-mère et sa grand-mère vivent aussi chez lui. 4 générations sous un même toit. Et Tchuja est l’homme de la famille.

Je partage le quotidien de Tchuja pendant 2 jours. Sa langue maternelle est un dialecte tibétain. Autrement, il ne déchiffre qu’un peu de chinois. Mais à grand renfort de mimes, il parvient à exprimer toute sa gentillesse et son plaisir qu’il a à être avec les autres.

IMG_2961

IMG_2979

IMG_2957

 

IMG_3021

IMG_3040

IMG_3045

IMG_2990

IMG_2868

 

Laisser un commentaire