Sergueï, le sonneur de cloches qui jouait de l’accordéon

IMG_1063

Les cloches de Philoxenia – Sergueï qui joue de l’accordéon – une voisine et son bébé profitent du concert – Sergueï s’enthousiasme pour son projet

J’avais rencontré Sergueï pour la toute première fois il y a 3 ans lors de mon premier séjour en Sibérie. J’avais entendu parler de lui dans un blog de voyageurs. Il les hébergeait gratuitement contre un petit coup de main dans les travaux de construction de sa maison. Aujourd’hui sa maison est terminée et il y vit avec sa famille. Il continue à héberger toute personne de passage dans ce lieu qui s’appelle Philoxenia, qui signifie hospitalité.

Je retrouve Sergueï par hasard au débarquement ferry. Il ne me reconnaît pas mais moi je reconnais tout de suite son allure : il est bel homme, brun et grand, une présence solide et sereine. Il attend 4 chinois qui doivent arriver par le ferry et qu’il loge dans sa maison qu’il a convertie en guest house. Sergueï parle un français impeccable. Il a étudié notamment en France et avait un poste à responsabilité à Moscou avant de décider de tout quitter pour venir s’installer à Olkhon, la seule île habitée du lac Baïkal. Il est arrivé avec sa famille dans l’idée de poursuivre un chemin spirituel sur cette île qui possédait une seule petite église alors en ruine. En partant de rien et au départ dans des conditions de vie rudimentaires, il a retapé l’église, s’est construit une grande maison très confortable qui donne sur le lac, et a finalement décidé de ne pas prononcer ses vœux et rester simplement gardien de l’Eglise. C’est lui qui sonne les cloches avec un plaisir non dissimulé. En quelques années, il a vu l’île changer avec l’arrivée des touristes. Aujourd’hui, autour du petit village de 1500 habitants permanents, composé de modestes isbas de bois, se construisent des hôtels où les chinois se regroupent en masse. Il en rit Sergueï, de voir qu’on les parque en construisant des barricades autour de leur hôtel. Qu’est-ce qu’il en pense du développement démesuré du tourisme sur cette île désertique ? « La vie se chargera de décider du devenir de l’île. » Résignation.

Providence, c’est un autre mot qui lui va bien à Sergueï. Tout le monde le connaît ici. Il inspire. Son charisme parfois intimidant place la relation à un niveau plus spirituel. Il se veut proche et distant à la fois. Il aime son village, sa communauté. Il a eu l’opportunité d’acheter le terrain à côté de sa maison. Une vieille isba défraichie, des barrières qui laissent entrer les vaches, des granges encombrées. L’Eglise, la maison qu’il a construite est déjà derrière lui. Le futur, c’est ce nouveau lieu dont il ne sait encore quoi faire. Il s’enthousiasme, tout est possible ! Un jardin partagé ? Une place de marché ? Un terrain de volley ? Il a mille idées. Il veut quelque chose qui permette aux gens de se retrouver, un côté social, et qui permette tout de même de faire entrer un peu d’argent. Le businessman qu’il est n’est pas resté à Moscou pour autant.

Un rayon de soleil, l’excitation palpable de ce nouveau projet, sur le pas de la porte de sa vieille isba, il offre à qui veut l’entendre un peu de sa joie de vivre avec son accordéon

Profondément ancré dans le présent, il croque à pleine dent chaque instant.

IMG_1050

IMG_1052

 

IMG_1312

IMG_1060

IMG_1073

IMG_1072

IMG_1071

IMG_1069

IMG_1319

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s